Le 6 décembre 2024, le parquet du tribunal de première instance de Dixinn a réagi à la disparition inquiétante de Marouane Camara, directeur du site d’informations Le Révélateur 224. L’homme, enlevé dans la soirée du mardi à Conakry par des individus en uniforme militaire ou de gendarmerie, suscite une onde de choc qui déstabilise à la fois la sphère médiatique et la société. Dans un communiqué, le parquet a fait savoir qu’il avait pris connaissance de l’incident par voie de presse, précisant que cette arrestation n’avait été ordonnée par aucune autorité compétente. Qualifiant cet acte d’illégal, le parquet a immédiatement annoncé l’ouverture d’une enquête confiée à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).
Une enquête sous haute surveillance
L’enquête, confiée à la DCPJ, doit permettre d’élucider ce qui est désormais perçu comme une arrestation arbitraire et une séquestration. Le parquet a rappelé que « toute autorité, tout fonctionnaire ou tout citoyen disposant d’informations utiles est tenu de les communiquer immédiatement aux autorités compétentes ». Si la loi impose de telles obligations, l’urgence de la situation appelle à des actions rapides et concrètes.
Surtout, le procureur a promis de rendre publics les résultats de l’enquête sur la base d’éléments factuels et vérifiés, en conformité avec l’article 8 du Code de procédure pénale. Cette promesse pourrait faire toute la différence dans une affaire qui, de fait, soulève des interrogations profondes sur l’État de droit et la liberté d’expression en Guinée.
Une disparition qui interroge
Marouane Camara, figure du journalisme indépendant en Guinée, est depuis son enlèvement l’objet de nombreuses spéculations. Ses proches, ses avocats, mais aussi l’opinion publique, sont sans nouvelles de lui. Ce silence, en pleine époque de transparence numérique, est d’autant plus inquiétant qu’il alimente les doutes sur les raisons profondes de cette disparition. Il devient légitime de se demander si cette affaire pourrait être un nouveau symptôme d’une répression ciblée à l’encontre des voix dissidentes.
Au-delà des promesses du parquet, l’opinion attend désormais des réponses. Des réponses qui ne soient pas seulement légales, mais aussi humaines. Car, au-delà de l’aspect judiciaire, c’est la question du respect des droits fondamentaux qui est mise à l’épreuve.
Algassimou L Diallo