Dans la nuit du 9 au 10 décembre 2024, la sous-préfecture de Bangouya, dans la préfecture de Kindia, a été secouée par un tremblement de terre. Bien que l’on ne déplore aucune perte humaine, les dégâts matériels sont considérables, laissant les habitants dans l’angoisse et l’incertitude.
Aux premières heures du jour, le récit des habitants témoigne de la brutalité du phénomène. « Nous dormions quand, vers 3 heures, nous avons entendu un bruit sourd. Subitement, ma maison s’est mise à trembler. Je suis sorti, et les chiens aboyaient », raconte Karamba, un citoyen de Bangouya. Le séisme a duré environ une minute et demie, suffisant pour plonger les 22 districts de la sous-préfecture dans un climat de panique.
À 13 km de là, à Damouya, le scénario était similaire. « Tout le monde est sorti, pensant que c’était la fin du monde. Même les animaux, terrifiés, ont fui vers le village », confie un autre habitant. Pour lui, le coupable est tout désigné : le barrage de Souapiti. Depuis son installation, les secousses sismiques se multiplient, endommageant des habitations et bouleversant la vie des communautés locales.
Ce n’est pas la première fois que Bangouya tremble. En 2023 déjà, un séisme avait causé des dégâts matériels et tué des animaux domestiques. Depuis, les habitants vivent avec la crainte permanente d’une nouvelle catastrophe.
Face à cette situation, une question brûle les lèvres : que fait l’État ? La construction d’infrastructures stratégiques comme le barrage de Souapiti ne devrait-elle pas s’accompagner de mesures de protection et de prévention ? Les habitants de Bangouya n’ont nulle part où aller, mais peuvent-ils continuer à vivre dans la peur et l’oubli ?
Le temps presse pour éviter qu’un nouveau tremblement de terre ne fasse plus que fissurer les murs : il pourrait briser des vies.
Djoubayirou Baldé/AGP/ Kindia