Conakry, 10 mai 2025 – Lors d’une conférence de presse tenue ce samedi, le président du Bloc Libéral, Faya Millimouno, a lancé de sévères accusations contre le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Selon lui, la transition conduite par la junte militaire ne respecte pas ses engagements initiaux, notamment en matière de neutralité de l’administration publique.
Une continuité des pratiques dénoncées
Prenant la parole devant les médias, l’opposant a établi un parallèle entre le pouvoir d’Alpha Condé et la gestion actuelle de la transition.
« La confiscation du pouvoir par le RPG Arc-en-ciel, on l’a vécue : morts, emprisonnements, fermeture des frontières, dialogue bloqué… C’est ce qui a mené au 5 septembre », a-t-il rappelé, faisant allusion au coup d’État militaire qui a renversé l’ancien président.
Mais selon lui, les espoirs nés de cette rupture ont été rapidement déçus :
« Le jour du coup d’État, le général Doumbouya a promis de dépolitiser l’administration. Aujourd’hui, on doit se poser la question : est-ce vraiment ce qu’il fait ? »
Des fonctionnaires mobilisés comme des militants
Millimouno s’est insurgé contre les manifestations pro-CNRD organisées à travers le pays, qu’il perçoit comme une instrumentalisation de l’État.
« Quand on bloque la route Conakry-Boké pour acheminer des agents publics à une manifestation, ce n’est plus de l’administration, c’est du militantisme forcé », a-t-il dénoncé. Il affirme que des milliers de fonctionnaires sont contraints de participer à des rassemblements politiques déguisés.
“Plus grave qu’avant”
Pour le leader du Bloc Libéral, la transition actuelle n’a pas seulement échoué à corriger les dérives du passé – elle les aggrave :
« Ce que nous voyons aujourd’hui est même plus grave que ce que nous avons connu sous Alpha Condé », a-t-il conclu.
Saliou Keita