Libreville, Gabon – L’accueil réservé au général Mamadi Doumbouya lors de l’investiture du président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, a dépassé le cadre protocolaire. C’est ce que laisse entendre le ministre guinéen des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, de retour de la capitale gabonaise, où la délégation guinéenne a été, selon lui, reçue « avec une ferveur fraternelle et amicale ».
Dans une déclaration chargée de symboles, le chef de la diplomatie guinéenne insiste : « C’est sur invitation personnelle du président Oligui Nguema adressée à son frère d’arme, le général Mamadi Doumbouya, que cette présence exceptionnelle a eu lieu. Le ton et les termes de cette invitation étaient uniques. »
Sur place, le général guinéen n’est pas passé inaperçu. « Quand le président Doumbouya est apparu, la foule l’a ovationné. À l’applaudimètre, il a été plébiscité », affirme Morissanda Kouyaté, soulignant la popularité du chef de l’État guinéen bien au-delà des frontières nationales.
Cette proximité entre les deux hommes, tous deux officiers issus de transitions militaires, serait selon Kouyaté, le reflet d’une nouvelle ère. « Ce sont des frères d’armes, une nouvelle génération d’officiers africains en train de refonder leur pays », explique-t-il, mettant en avant une vision commune de souveraineté, de réforme et d’indépendance africaine.
Le diplomate guinéen se dit également « très honoré » de la place accordée à la Guinée lors de cet événement majeur au Gabon, estimant que « tout ce que fait le président Doumbouya est désormais connu de toute l’Afrique, du monde entier ».
Entre reconnaissance internationale et symbolique panafricaine, la présence de Mamadi Doumbouya à Libreville s’inscrit dans un jeu diplomatique subtil. Une manière de montrer que la Guinée, malgré sa transition, reste un acteur avec lequel il faut compter sur la scène continentale.
Amadou Diallo