Le blocus humanitaire sur Gaza est débattu cette semaine devant la Cour internationale de Justice. Quarante États et trois organisations multilatérales défilent face aux juges de la plus haute instance de l’Onu. L’Assemblée générale demande à la cour de dire qu’elles sont les obligations d’Israël, vis-à-vis de l’Onu… Alors que l’Etat hébreu veut mettre fin aux activités de l’UNRWA, l’agence de l’ONU, et alors que — depuis le 2 mars – Israël empêche tout entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Mardi matin, l’Afrique du Sud et l’Algérie ont tous deux dénoncé la politique d’Israël.
Comme la majorité des États qui plaident depuis lundi devant la Cour internationale de Justice, l’Algérie et l’Afrique du Sud rappellent qu’Israël a l’obligation de protéger la population qu’elle occupe, c’est-à-dire les Palestiniens de Gaza. C’est ce que stipulent les conventions de Genève : Israël ne peut faire de la famine une arme de guerre.
C’est ce qu’a rappelé Maya Sahli-Fadel, professeur de droit international de l’université d’Alger. « L’aide humanitaire ne doit jamais être utilisée comme un outil politique ou une arme de guerre. Sauver des vies ne devrait jamais faire l’objet de controverses. Les principes et règles du droit international développés au fil des siècles pour protéger les civils ne doivent pas être balayés ; l’impunité ne peut pas perdurer, le droit de l’occupation doit s’appliquer ».
Dans sa plaidoirie, le conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères d’Afrique du Sud, Jaymion Hendricks, a appelé le monde à un sursaut : « L’Afrique du Sud partage le point de vue du secrétaire général de l’ONU selon lequel le monde a trahi le peuple palestinien. Leur seule certitude est que demain sera pire. Nous devons donc sauver ce qui reste de notre humanité en mettant fin à l’occupation coloniale illégale d’Israël et à la famine intentionnelle dont il fait preuve envers la population palestinienne, systématiquement brutalisée et privée de la plus élémentaire considération d’humanité. »
Les audiences devant la Cour se poursuivront jusqu’à vendredi. Israël n’a pas souhaité participer à ces audiences. Il y a presque un an, les juges avaient ordonné à Israël d’accélérer l’aide humanitaire et de multiplier les points de passage. Mais l’État hébreu ne s’est jamais exécuté.
Rfi