Conakry, Cour d’appel — Il était un peu plus de 11 heures ce mardi 28 mai lorsque le verdict est tombé. Aliou Bah, leader du parti MoDeL (Mouvement Démocratique Libéral), a été condamné à deux ans de prison ferme par la Cour d’appel de Conakry. Une décision lourde de conséquences pour cette figure montante de la scène politique guinéenne, reconnue coupable de diffamation et d’offense au chef de l’État.
L’audience s’est déroulée sous haute tension, en présence d’un important dispositif de sécurité. Dans la salle, militants du MoDeL, défenseurs des droits de l’homme et membres du corps diplomatique ont suivi avec gravité la lecture du jugement. À l’annonce du verdict, un murmure d’indignation a parcouru les rangs des sympathisants venus soutenir l’opposant.
Aliou Bah, vêtu d’un pantalon et une chemise bleu sobre, est resté impassible. Ni cri, ni larme. Seulement un regard fixe, tourné vers les juges. L’homme, connu pour son franc-parler et ses critiques acerbes contre le régime, paie aujourd’hui le prix de ses prises de position.
Ce verdict vient confirmer la peine prononcée en première instance, et soulève de nouvelles interrogations sur l’état des libertés publiques en Guinée. Plusieurs ONG et organisations internationales devraient réagir dans les heures à venir.
Le MoDeL, de son côté, dénonce une décision politique visant à museler une voix dérangeante. « C’est la démocratie qu’on veut bâillonner », a déclaré un cadre du parti à la sortie de l’audience.
L’affaire Aliou Bah risque de faire couler encore beaucoup d’encre.
Aziz Camara