Il n’aura pas fallu longtemps pour qu’Alpha Condé sorte du silence. Depuis son exil, l’ancien président de la République a choisi sa page Facebook pour réagir à la suspension du RPG Arc-en-ciel, son parti, ainsi qu’à la mise sous l’éteignoir du paysage politique guinéen. Et comme à son habitude, il n’y est pas allé de main morte.
Dans un ton martial, il appelle ses partisans à ne rien lâcher face à une junte qu’il qualifie de « forces du mal, illégitimes et impopulaires ». Pour lui, les dissolutions et suspensions ne sont qu’un « non-événement », un soubresaut sans conséquence dans ce qu’il considère comme une lutte inéluctable pour la reconquête du pouvoir. « On ne muselle pas un peuple libre ! », clame-t-il, galvanisant une base militante fragilisée mais toujours debout.
L’ancien homme fort de Conakry refuse d’abandonner son titre de président de la République, signe que, dans son esprit, le temps du RPG au sommet de l’État n’est pas révolu. Mieux, il prophétise une victoire certaine, comme si son retour aux affaires relevait d’une évidence historique.
Mais derrière cette rhétorique de combattant, une question se pose : à qui s’adresse réellement Alpha Condé ? À ses partisans, pour les maintenir mobilisés malgré l’étau qui se resserre autour du RPG ? À la junte, pour signifier qu’il demeure un acteur incontournable ? Ou à l’Histoire, pour inscrire son nom parmi ceux qui refusent l’oubli ?
Quoi qu’il en soit, cette sortie ne laisse personne indifférent. Reste à savoir si elle pèsera sur le cours des événements ou si elle restera, elle aussi, un « non-événement ».
Alpha Amadou Diallo