Kankan, 17 mai 2025 – Rien ne va plus dans les rangs de l’UFDG. Les secrétaires fédéraux récemment exclus de Kankan, Siguiri et Kouroussa dénoncent avec virulence leur suspension, qu’ils qualifient de « nulle et de nul effet ». Dans un communiqué conjoint publié ce samedi, Ibrahima Sow, Lancinet Tiguiberi Keita et Antoine Dôbô Guilavogui montent au créneau contre une décision qu’ils jugent « arbitraire et illégale ».
Selon eux, la mesure disciplinaire prononcée contre leur personne – référencée N°031/UFDG/CAB/2025 – viole les textes fondateurs du parti, notamment l’article 13 des statuts et l’article 51 du règlement intérieur, qui exigent une procédure régulière.
Mais leur critique ne s’arrête pas là. Les trois cadres remettent en cause la légitimité même de la direction actuelle du parti. Depuis le départ de Cellou Dalein Diallo, rappellent-ils, aucun intérim n’a été validé, alors que l’article 14 du statut limite la vacance à six mois. Une faille juridique qui, selon eux, prive Dr Fodé Oussou Fofana de toute autorité pour signer des décisions au nom de l’UFDG.
Ils dénoncent également le rôle croissant du Conseil politique, accusé de « dépassement de pouvoir ». « Cet organe n’a qu’un rôle consultatif. Il ne peut ni prononcer des sanctions ni remplacer des responsables », martèlent-ils.
Les intéressés rejettent catégoriquement leur éviction et refusent de quitter leurs fonctions :
« Nous restons en poste, conformément aux procès-verbaux de nos congrès fédéraux », affirment-ils, tout en brandissant la menace d’un recours en justice pour faire respecter leurs droits.
Cette nouvelle crise interne expose les tensions croissantes au sein de l’UFDG, déjà fragilisé depuis la mise à l’écart de son leader historique. Une bataille d’autorité s’engage, avec en toile de fond une guerre de légitimité qui pourrait profondément secouer l’appareil du principal parti d’opposition.
Mohamed Traoré