Tribunal de Mafanco, lundi 19 mai.
Il est un peu plus de midi quand le verdict tombe : non coupable, relaxé. Dans la salle d’audience du Tribunal de première instance de Mafanco, Dr Sékou Condé, secrétaire permanent du RPG Arc-en-ciel, salue d’un regard calme ses avocats. À la sortie, le ton est solennel, presque combatif.
Entouré de quelques partisans venus discrètement le soutenir, il prend la parole, droit dans ses convictions :
« Mes avocats ont parlé avec le cœur. Ce qu’ils ont dit, c’est ce que je ressens profondément. »
Puis, dans un souffle de gratitude, il ajoute :
« Sincèrement, je les remercie. Très sincèrement. »
Mais au-delà de l’émotion, l’homme politique tient à rappeler une chose :
« Le RPG est un parti républicain. On ne peut pas forcer le RPG à faire ce qu’il ne veut pas faire. »
Des mots prononcés lentement, avec le poids de l’histoire d’un parti qu’il dit « structuré, organisé et présent sur tout le territoire ».
Dans ce procès qui a autant mobilisé les militants que réveillé les tensions politiques sous-jacentes, Dr Condé se pose en homme de fidélité et de conviction :
« Beaucoup ignorent comment j’ai adhéré au RPG. C’était en Côte d’Ivoire. Celui qui m’y a amené, s’il regarde derrière lui, il me verra toujours debout. Je suis dans ce combat. Personne ne peut changer mes convictions. Je suis RPG, je resterai RPG. »
Le contexte est tendu : le RPG Arc-en-ciel est suspendu par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Mais selon Condé, le parti n’a reçu aucune notification officielle.
« Au MATD, personne n’a été capable de nous répondre. On dit que c’est politique… », tranche-t-il, visiblement excédé.
Sa relaxe ne marque donc pas la fin d’un épisode, mais bien le début d’un nouveau chapitre. Le RPG, par la voix de son secrétaire permanent, affirme sa volonté de rester debout, malgré les vents contraires.
Abdoul Chaolis Diallo