Lors de l’assemblée générale du RPG Arc-en-Ciel, ancien parti au pouvoir, tenue ce samedi 14 décembre 2024, des échanges houleux ont opposé le parti à Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Transports et porte-parole du gouvernement de transition. Au centre des débats : la place de la charte de la transition dans le processus de refondation de l’État.
Des critiques acerbes contre le gouvernement
Aboubacar Demba Dansoko, membre influent du bureau exécutif du RPG Arc-en-Ciel, a vivement critiqué les récentes déclarations d’Ousmane Gaoual Diallo. Ce dernier avait affirmé : « Le président Mamadi Doumbouya est populaire… le peuple lui fait appel et il va incarner cette volonté. » Des propos jugés préoccupants par le parti, qui y voit une tentative de contourner la charte de la transition.
S’appuyant sur le cadre juridique en vigueur, M. Dansoko a rappelé avec fermeté que « la charte de la transition est le seul texte légitime qui doit régir cette période ». Selon lui, la refondation de l’État ne peut se faire en dehors du cadre juridique établi par ce document fondamental.
« La refondation fait partie intégrante de la transition et ne peut être dissociée d’elle. Le peuple n’a pas donné de mandat à Doumbouya, il faut respecter la charte », a-t-il martelé, mettant en garde contre les risques de vide juridique liés à des interprétations divergentes.
Une controverse persistante
Cette intervention fait écho à une polémique suscitée par Ousmane Gaoual Diallo, qui avait soutenu que le pays était déjà engagé dans un processus de refondation, invoquant l’article 2 de la charte. Le RPG Arc-en-Ciel, fidèle à l’ancien président Alpha Condé, exige des clarifications de la part des autorités de transition.
Pour le parti, toute ambiguïté concernant le rôle de la charte dans le processus de refondation risque de compromettre la stabilité et la légitimité du processus en cours. Il appelle à une lecture stricte du texte pour éviter des dérives potentielles.
Un enjeu politique majeur*
Cette controverse illustre les tensions persistantes entre les acteurs politiques autour de l’interprétation et de l’application de la charte de la transition. À l’approche de l’échéance de cette période cruciale, le RPG Arc-en-Ciel maintient sa position intransigeante, insistant sur le respect du cadre juridique.
Reste à voir si le gouvernement de transition parviendra à naviguer entre exigences de légitimité et impératifs d’efficacité dans ce processus complexe et politiquement sensible.
Aziz Camara