C’est une arrestation qui en dit long sur les nouveaux visages de la criminalité, mais aussi sur la capacité des États à resserrer les mailles du filet sécuritaire. Lundi 28 avril 2025, à la frontière guinéo-sierra-léonaise, une page importante s’est écrite dans l’affaire du spectaculaire braquage de 21 milliards de francs guinéens sur l’axe Kindia-Mamou. Ce jour-là, Thierno Moussa Diallo, cerveau présumé de cette opération criminelle digne d’un scénario hollywoodien, a été remis aux autorités guinéennes après une traque transfrontalière intense.
Réfugié en Sierra Leone, le suspect n°1 n’a pas échappé longtemps à la vigilance des services d’Interpol Guinée, épaulés par leurs homologues sierra-léonais. Une coopération qui force le respect, tant elle contraste avec l’inaction parfois observée dans d’autres affaires de grande criminalité. Mais cette traque ne s’est pas faite sans douleur : deux policiers sierra-léonais et un conducteur de moto-taxi y ont laissé des plumes, gravement blessés lors de l’opération. Des moyens matériels ont également été endommagés. Preuve, s’il en fallait, que la lutte contre le crime organisé ne se mène pas à distance ni sans risques.
Le directeur général de la police nationale, présent à Pamelap pour superviser cette remise, a salué le courage des forces engagées, tout en appelant à une intensification de la lutte contre la criminalité transfrontalière. Un discours de fermeté bienvenu, mais qui ne devra pas rester lettre morte.
Cette extradition, désormais effective, ouvre la voie à une enquête plus approfondie en Guinée. L’objectif : reconstituer les fils de cette opération, identifier les complices, et, surtout, démontrer que nul n’est au-dessus de la loi. Le parquet de Kaloum, de son côté, a déjà annoncé l’inculpation de sept individus, pour des charges lourdes : vol à main armée, détention illégale d’armes, association de malfaiteurs, recel et complicité.
Cette affaire ne doit pas être un épilogue, mais un tournant. Un signal clair envoyé aux réseaux criminels : la Guinée, avec ses alliés, ne sera plus un terrain de jeu facile pour les fauteurs de trouble. La justice franchit les frontières. Il est temps qu’elle frappe fort.
La rédaction