En ce mois de recueillement et de partage, l’Union pour le Progrès et le Renouveau (UPR) a honoré la mémoire de son fondateur, l’honorable Siradjo Diallo. Une commémoration annuelle qui, au-delà du devoir de souvenir, questionne l’héritage politique laissé par cet homme de consensus et les défis actuels de son parti.
Loin d’être un simple rituel, la cérémonie, organisée au siège du parti à Conakry, a rassemblé militants et sympathisants autour d’une lecture du Saint Coran et d’une rupture collective du jeûne. Un moment de communion où la parole du Président de l’UPR, Elhadj Bah Ousmane, a résonné avec gravité : « Chaque année, nous commémorons l’anniversaire du décès de notre président fondateur. Son engagement doit continuer à nous inspirer. »
Là est tout l’enjeu. Car au-delà de l’hommage, que reste-t-il de l’héritage politique de Siradjo Diallo ? Ce dernier, unanimement salué pour son sens du dialogue et son dévouement à l’unité nationale, était avant tout un homme de conviction. Sa vision politique s’est-elle diluée au fil des ans ? L’UPR, qui vient de franchir l’étape de la validation par le ministère de l’Administration du Territoire, doit aujourd’hui démontrer qu’elle demeure une force politique cohérente et audible dans un paysage en recomposition.
Dans un contexte où la Guinée peine à trouver les voies d’une stabilité durable, l’appel à l’unité prend tout son sens. Dr Sékou Kouressy Condé, présent à la cérémonie, l’a rappelé avec justesse : « Les figures du multipartisme ne doivent pas être oubliées. Nous devons apprendre de leur engagement et promouvoir la paix. »
L’hommage à Siradjo Diallo ne doit pas être un simple exercice mémoriel. Il doit être le point de départ d’une réflexion plus large : que signifie aujourd’hui l’héritage de cet homme dans le combat politique en Guinée ? L’UPR, au nom de sa propre survie et de la cohérence de son message, devra trouver la réponse. Un hommage réussi est celui qui inspire l’action.
Marliatou Sall