Un an après l’incendie dévastateur du dépôt d’hydrocarbures de Coronthie, dans la commune de Kaloum, les habitants touchés attendent toujours des réponses. Mercredi, lors d’une cérémonie de prière en mémoire des victimes, les sinistrés ont une nouvelle fois interpellé les autorités guinéennes.
Des promesses d’enquête restées lettre morte
Malgré les annonces répétées du gouvernement sur l’ouverture d’enquêtes, aucun rapport officiel n’a été rendu public. Mamoudou Cifokè Touré, porte-parole des sinistrés, exprime un profond sentiment d’abandon.
« Nous avons vécu un an de tristesse et de déception. Nous sommes les oubliés de la République. Le gouvernement avait déclaré qu’il s’agissait d’un présumé incendie criminel, une thèse que nous soutenons également. Mais pourquoi, après tout ce temps, aucune enquête n’a abouti ? » s’interroge-t-il avec amertume.
Les sinistrés réclament que les responsabilités soient établies et les coupables, punis. « Nous exigeons que cette enquête avance, car il y va de la vérité et de la justice pour les victimes », insiste Mamoudou Cifokè Touré.
Une gestion opaque des aides dénoncée
Au-delà de l’enquête, les sinistrés dénoncent la gestion obscure des dons reçus après la catastrophe. Des aides considérables, mobilisées par la communauté nationale et internationale, semblent avoir disparu.
« Tout ce qui a été collecté est passé par le gouvernement. La presse en était témoin. Pourtant, nous n’avons reçu que quelques vivres et de maigres sommes d’argent. Mais où sont passés les milliers de tonnes de ciment et les feuilles de tôle destinées à reconstruire nos maisons ? » s’indigne le porte-parole.
Il accuse le gouvernement de distribuer les aides de manière arbitraire et sans aucune transparence : « Nous ignorons qui compose le comité de gestion de crise. Même les vivres sont donnés à qui ils veulent, comme ils veulent, quand ils veulent. »
En attendant des réponses concrètes, les sinistrés de Coronthie continuent de se battre pour obtenir justice et réparation, refusant de voir leurs souffrances reléguées aux oubliettes.
Aziz Camara